Le Ministère de la sécurité publique vient de prendre une décision surprenante en nommant le bureaucrate William Elliot à la tête de la GRC. Une tradition vieille de 143 ans exigait en effet que le commissaire de la Gendarmerie Royale soit promu des rangs de l’organisation, et le non-respect de celle-ci a fortement agacé plusieurs mounties et des députés néo-démocrates qui craignent une politisation du corps de police. Cependant, compte tenu du piètre état actuel de la GRC, attaquée de tous côtés par des scandales et allégations d’abus, la position du gouvernement conservateur se défend et paraît à vrai dire, assez bien réfléchie.
Dans les prochaines années, la GRC va se voir obligée de suivre un long et difficile processus de remaniement pour faire face à la nouvelle remise en question de son intégrité. Cela conduira inévitablement à une période de remous et d’agitation au sein des rangs du noble corps policier. Or il est bien connu que dans ce genre de situation, une personne étrangère à l’organisation est souvent mieux placée pour sortir celle-ci de ses difficultés car son passé extérieur lui donne un regard différent sur l’état des choses et lui fournit une plus grande impartialité. Ceci est encore plus vrai dans le cas d’un bureaucrate comme M. Elliot, qui a passé toute sa vie a gérer du personnel.
Il est vrai que la tradition de nommer un policier à la tête de la GRC était belle, mais quand il s’agit de gérer un corps policier de 24 000 membres en pleine effervescence, il vaut mieux laisser faire les pros.
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