Saturday, December 4, 2010

Return of the Blogger

OK- no guarantees, but I am going to try to get my blog running again! This week has actually been relatively easy so I certainly have more time on my hands than I usually would, but blogging should do me good anyway… it makes me feel closer to home.

I don’t really follow Canadian politics any longer. In fact, I’m slightly ashamed to admit that don’t really keep track of anything that goes on outside the Princeton gates. But I still have plenty on my plate!

I’d actually like to use this page to talk a little bit about what I have been learning in my classes (as much for me as for you!) and more generally about life in Princeton.

I’d like to start today with a few words on the Divine Comedy, which I have been studying for the entire semester with a truly wonderful professor called Robert Hollander in a ‘freshman seminar’, which is a small class capped at 12 students and open only to first year students. It has been a very interesting experience for me because I must admit I wasn’t initially sold on the poem! I like reading and I like writing, but I was for the first few weeks very dubious about the kind of work we were doing, which basically involves analyzing each line of the poem, sometimes from the most unlikely angles, to extract meaning which never gets past the point of conjecture.

In a way, I’m still not a fan of this kind of work –I guess it’s called literary analysis, but I have found in the past couple of weeks that it has allowed me to connect with the poem on a deeper level and certainly helped me enjoy it more. While I have been able to confirm that I will surely never end up teaching in a language department, I have also gotten to a point where I feel I can pick up a more opaque work of literature and understand it in a way I would not have been able to at the start of the year. In fact, to my great surprise, I found myself last night falling asleep reading the first few Cantos of Purgatorio (the second volume of the Divine Comedy which we have not covered in class) and actually enjoying it!

So although we can debate the value of literary analysis and ask ourselves whether the fact that a certain word appears a certain number of times in certain regular intervals matters at all, the process of reading a work like the Comedy slowly and carefully, taking the time to consider even the most far-fetched hidden-meanings, does make future reading more fun. I guess that’s the point of it all.

Wednesday, August 25, 2010

Interruption

Je suis submergé par les préparatifs de mon départ pour les États-Unis samedi matin, ce qui explique pourquoi je n'ai pas mis à jour mon blog. Je ne serai vraisemblablement en mesure de reprendre qu'à partir de mardi prochain. D'ici là, à bientôt!

Monday, August 16, 2010

Vermeer

J'attends depuis bien longtemps de consacrer un billet à l’œuvre de Jan Vermeer. Comme j'ai commencé cette semaine à découvrir le 17ème siècle hollandais (par l'entremise de René Descartes…), j’ai pensé que le moment était bien choisi de dire quelques mots au sujet de ce peintre qui est l'un de mes préférés.

D’abord, quelques précisions biographiques. Vermeer est né à Delft en 1632 et mort en 1675. S’il n’appartient pas tout à fait à la génération de mon ami Descartes, il est en revanche le contemporain direct du non moins célèbre Spinoza (1632-1677). Élevé protestant, Vermeer se convertit à l'occasion de son mariage avec une catholique qui lui donnera d’ailleurs quatorze enfants. En Hollande protestante, les catholiques n’étaient pas persécutés comme ailleurs en Europe, mais ils avaient un devoir de discrétion. La religion semble avoir été importante pour Vermeer, ainsi qu'en témoigne son célèbre tableau du Metropolitan Museum of Art, l’Allégorie de la Foi (1670-74). Notez bien l’iconographie du tableau : le Christ sur la croix, la pomme et le serpent du pêché, écrasé ou éventré.

Vermeer est un peintre inégal. Il a peint certains de mes tableaux préférés, dans lesquels son génie éclate, incontestable. Citons simplement l’Art de la peinture, La Laitière, La Jeune Fille à la perle, parmi bien d’autres. Mais Vermeer, à l’opposé d’un Rembrandt dont la parfaite maitrise technique ressort même dans ses tableaux les moins célèbres, a peint nombre de tableaux qui paraissent, à mes yeux d’humble amateur, carrément ratés. On trouve des défauts de perspective évidents, des corps figés au modelé maladroit. Un gouffre sépare ses chefs-d’œuvre de ses tableaux moins connus. On sait que Vermeer était un habitué de la camera obscura. Or le maniement de cet instrument était, apparemment, loin d'aller de soi. On tient là peut-être l'explication des erreurs de perspective qui déparent trop souvent ses toiles.

De toute façon, il me semble que le génie de Vermeer réside surtout dans sa couleur. Évidemment, pour ce qui est de ses plus grands tableaux, tous les éléments sont présents: trait, couleur, composition. Mais de manière plus générale, ce qui fait aimer Vermeer, c’est surtout son génie de coloriste qui parvient à donner à des scènes bourgeoises, à l’apparence anodine, un caractère presque divin.

Thursday, August 12, 2010

Microéconomie

En annonçant la nouvelle orientation de mon blog, j’ai pris soin de préciser que je toucherais à plusieurs sujets différents. Or jusqu’à présent, j’ai surtout fait des critiques de livres. Il est temps d’apporter du neuf. J’ai donc décidé de consacrer ce billet à la microéconomie!

Je dois commencer par un aveu. Mes connaissances en microéconomie remontent à hier soir. Je viens à peine de terminer le premier chapitre d’un manuel d’introduction et il s’agit donc pour moi, en rédigeant ce message, de consolider mes nouvelles connaissances en les partageant avec vous.

L’économie, telle que je la conçois jusqu’à présent, s’intéresse aux mécanismes qui régissent la distribution des ressources rares dont disposent les individus et les sociétés. La microéconomie place l’individu au centre de son étude. Elle cherche à comprendre comment une entité indépendante (un consommateur, une entreprise) dispose des ressources auxquelles elle a accès de façon à en tirer un bénéfice maximum. La macroéconomie s’intéresse plutôt aux phénomènes de groupe. Elle étudie l’impact de mesures communes (hausse des taux d’intérêts, baisse du niveau d’imposition) sur les collectivités. La microéconomie est évidemment une science vaste, mais qui repose, selon mon manuel, sur les trois concepts suivants.

L’optimisation : Les ressources sont limitées et l’individu choisit donc celles dont il a le plus besoin. Il cherche évidemment à trouver la combinaison optimale, c'est-à-dire celle qui lui apportera le plus grand bien-être. Par exemple, un écolier qui dispose de cinq dollars pour s’acheter des friandises cherchera à trouver la combinaison de chocolats, bonbons et fruits secs qui lui procurera le plus grand plaisir gustatif. Mais évidemment, il ne peut dépasser ses cinq dollars : c’est cette contrainte qui fait le problème économique. L’optimisation, en économie, est toujours restreinte. (C’est pourquoi on parle d’optimisation restreinte)

L’équilibre : Lorsque, à un prix donné, l’offre et la demande sont égales, ont dit que le système économique est en état d’équilibre. Cela signifie que l’offre, la demande et le prix par unité resteront constants jusqu’à ce qu’un événement extérieur vienne perturber le système, qui cherchera alors à se rééquilibrer. À chaque prix correspondent une offre et une demande. Par exemple, il y a très peu d’entreprises qui seraient prêtes à nous vendre des voitures à 1000 $, mais beaucoup de consommateurs qui auraient envie d’en acheter. De même, il y a beaucoup de concessionnaires qui aimeraient nous vendre des Honda à 100 000 $ pièce, mais peu de gens seraient assez dupes pour les acheter.

L’analyse statique : Lorsqu’un phénomène extérieur vient modifier l’offre ou la demande, l’équilibre initial du système économique est perturbé. Le système trouve donc un nouveau point d’équilibre, en fonction de la modification de l’offre ou la demande. Or, dans les cas (habituels) où la perturbation modifie l’offre sans toucher la demande, ou modifie la demande sans toucher l’offre, il devient possible de comparer les systèmes économiques avant et après la perturbation pour en tirer certaines conclusions qu’il m’est impossible, là où j’en suis dans ma découverte, de développer. C’est ce qu’on appelle l’analyse statique.

Tuesday, August 10, 2010

Germinal

Vous me pardonnerez bien le léger retard dans la publication de ce billet. J’ai fait une merveilleuse découverte littéraire en lisant Germinal d’Émile Zola. Sans aller jusqu’à en faire le plus grand roman que j’ai lu de ma vie, il est certainement parmi les cinq premiers (ne me demandez pas de citer les quatre autres). C’est surtout le roman le plus complet. Tous les éléments du chef-d’œuvre y sont présents: l’intrigue est géniale, les personnages inoubliables, le suspense est omniprésent et la richesse de l’écriture est nettement supérieure à tout ce que j’avais lu chez Zola précédemment.

C’est en lisant Germinal que j’ai enfin compris l’immense valeur du naturalisme de Zola. Le roman se déroule dans une mine de charbon en pleine révolution industrielle. Zola nous décrit un monde complexe de pauvreté, d’amours et de haines, avec une précision méthodique qui confronte le lecteur à la misère dans sa forme la plus crue. Aucun détail n’est épargné. Les familles de sept enfants tassées sur trois lits dans une chambre. Les filles qui accouchent à 14 ans, violées impunément par un voisin. La misère est bestiale, mais Zola se garde de faire du misérabilisme. Zola décrit, tout. Et cette description fait comprendre, et donc réfléchir.

Un grand roman, à mon avis, doit faire mûrir son lecteur. Germinal est un roman d’action et de réflexion. Il suscite le questionnement. Il a la même richesse philosophique que les Frères Karamazov, sans en avoir les longueurs. Zola pose le grand problème de l’action politique: la fin justifie-t-elle les moyens? Il initie aux courants de la pensée politique du 19ème siècle. Il rend facilement compréhensible l’engouement général des travailleurs européens pour le communisme. Il fait une plaidoirie magistrale pour la pertinence des sciences économiques, et donne envie de les étudier. Et il parvient enfin à toucher la sensibilité du lecteur par ses personnages profondément humains. Et tout ça sans effort apparent. Zola raconte, Zola décrit, un point c’est tout.

Friday, August 6, 2010

Le Procès

Comme promis, je consacrerai cet article au Procès de Franz Kafka, livre qui m’a beaucoup plu, malgré sa fin légèrement décevante.

On se fait tous une idée assez personnelle de l’œuvre de Kafka. Auteur moderne, certainement. Auteur étrange, bien sûr. En me basant sur ma seule lecture du Procès –ce qui, évidemment, ne suffit certainement pas à tirer de conclusions générales sur son auteur-, j’avancerais que Kafka brouille les frontières entre la sensation et la réalité.

Quand nous avons très mal au ventre, nous croyons avoir le ventre en feu. Quand notre patron nous fait trop travailler, nous avons l’impression qu’il nous tient en bride ou qu’il nous fouette. Quand nous sommes perdus, il nous semble que toute la ville se referme sur nous. Chez Kafka, ces impressions sont intégrés, comme si de rien n’était, dans la trame du récit. Ainsi, le héros du Procès, à la fin d’une journée de travail tout à fait normale à la banque, trouve dans un placard trois hommes, le premier occupé à fouetter les deux autres… Cette très singulière apparition a un sens bien particulier et traduit certains sentiments du héros. Les métaphores les plus atroces qu'on invente pour décrire notre désespoir deviennent souvent réalité concrète pour Kafka.

Le Procès, récit aux péripéties bien absurde, est ainsi porteur d’idées et d’enseignements dont la richesse n’est qu'augmentée par l’effort d’interprétation qu’il faut nécessairement faire pour y accéder. En apparence, il s’agit de l'histoire bien invraisemblable d’un homme qui est injustement accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Mais il s’y cache une critique de la bureaucratie, et la description la plus vive du sentiment de parfaite impuissance qu'éprouvent tous ceux qui ont le malheur d’être à la merci d’une fonction publique opaque. (J’ai pensé que ce livre aurait une pertinence particulière pour les lecteurs français, qui ne manqueront pas de compâtir par expérience avec le pauvre Joesph K…, héros du roman de Kafka.) Il y a aussi le récit de la descente aux enfers d’un personnage tout à fait respectable, ni plus ni moins vertueux qu’un autre, qui a la malchance d’être offert en tribut à sa société avide de règles et de systèmes, comme les jeunes Athéniens qu’on sacrifiait au minotaure.

Voilà qui devrait suffire pour ce billet. Si je peux me permettre un dernier parallèle, qui choquera certainement, j'ai trouvé que Kafka écrit un peu comme Mahler compose, en ce que ses mélodies (ses péripéties, en l'occurrence) ne se terminent jamais comme on s'y attend. Et d'ailleurs, pour rajouter une dernière note musicale, j'ai réécouté Strawberry Fields Forever des Beatles, qui me plait nettement plus depuis ma lecture du Procès. Comme quoi Kafka à une drôle d'influence sur notre esprit!

Tuesday, August 3, 2010

L'Étranger

Après avoir dégusté La Peste, j’ai voulu gouter à L’Étranger. Je m’attendais à un régal, mais je reste sur ma faim.

On connait l'intrigue: Meursault, citoyen de l’Algérie française, est inculpé pour le meurtre d’un arabe. Son cas présente des circonstances atténuantes claires, mais il est entrainé par la machinerie infernale du système judiciaire et finit par être condamné à la guillotine au terme d’un faux-procès qui jugera ses mœurs plutôt son crime.

L'histoire de Meursault doit nous amener à réfléchir sur l'absurdité des conventions vsociales et des institutions publiques. Ce n'est pas mal réussi, mais après une lecture unique, sommaire et superficielle, j'ai deux réticences.

D'abord, réticence esthétique sur le personnage de Meursault. À la fois narrateur et personnage principal, Meursault est le sujet et l'objet du roman. Tout dépend de lui. Or Meursault est un personnage qui me parait artificiel, dans la mesure où il existe simplement pour permettre à Camus d'illustrer l'absurdité du monde, thème de son roman. Meursault n'est pas un personnage vrai: il se borne à subir les événements, réagissant comme il le peut, mais sans jamais réfléchir proactivement, et sans faire preuve du moindre sens commun. C'est bien ce qui est fait un personnage idéal pour cerner et illustrer l'absurdité, mais c'est aussi ce qui en fait un personnage avec lequel il est très difficile de compatir. Il parait tellement retiré de la réalité qui l'entoure qu'il en devient presque inhumain.

Et ensuite, réticence classique chez votre serviteur: le livre manque d'action. Évidemment, il ne fait même pas 200 pages, mais le suspense qui était si habilement entretenu dans La Peste, dès le tout premier chapitre, manque au rendez-vous. L'art d'écrire un livre palpitant où il ne se passe rien a captivé trop d'auteurs au vingtième siècle. Peu y sont arrivé. Dans mon prochain message, je traiterai d'une des exceptions: Le Procès de Kafka. Je ne suis encore qu'à mi-chemin dans cette lecture, mais je ne décroche pas!

Thursday, July 29, 2010

Un peu de Sartre

Je lis cette semaine une monumentale biographie de Jean-Paul Sartre écrite peu d'années après sa mort par Annie Cohen-Solal. Il s’agit d’une brique de 850 pages, saturée d’informations que je digère plus ou moins péniblement suivant mon état d’humeur. J’en suis presque à la page 650 et je pensais d'abord attendre la fin de ma lecture avant de vous en faire le résumé. Mais comme je me trouve à court de sujets, j’ai décidé de partager quelques conclusions anticipées de ma lecture.

Toute tentative de cerner la vie et l'œuvre d'un personnage comme Sartre dans message blog de 300 mots sera évidemment partielle et partiale. Je m’en tiendrai donc à quelques éléments -et pas nécessairement les plus fondamentaux- qui me viennent à l'esprit.

Dès ses premiers écrits, et tout au long de sa vie, Sartre se positionne en critique impitoyable et méprisant de la bourgeoisie. Or Sartre est lui-même issu d’un milieu des plus bourgeois : son père est polytechnicien, sa mère, dont le cousin germain n'est autre que le célébre Albert Schweitzer, descend d’une illustre famille alsacienne. Le petit Jean-Paul, fils unique, sera scolarisé dans les meilleurs établissements, d’abord au Lycée Henri IV, puis dans les classes préparatoires du Lycée Louis-le-Grand, avant d’intégrer l’École Normale Supérieure de la Rue d’Ulm. En parcourant les évènements de la vie de Sartre –et sans vouloir jouer au psychologue du dimanche-, on a l’impression que cette contradiction est assez mal vécue. Au Lycée, Sartre est le roi de rebelles, qui tente à tout prix de se démarquer des autres par ses calembours, sa gouaille et son toupet propre à choquer le bourgeois. Il attache très vite une importance primordiale à sa liberté d'homme, qu’il tentera par la suite de justifier philosophiquement. Est-ce vraiment un hasard si Sartre développe une philosophie où l’homme se définit par ce qu’il fait plutôt que par comment il nait, lorsqu'on sait qu'il aurait vraisemblablement préféré naitre dans des conditions plus modestes? Est-ce un hasard si Sartre s’acharnera tant contre Albert Camus, dont l’ascension fulgurante –Camus a grandi dans les quartiers les plus pauvres d’Alger, fils d’une femme de ménage analphabète- en est une que Sartre aurait certainement aimé vivre lui-même?

Autre côté essentiel du personnage : son obsession de l’écriture. Toute sa vie, il écrira un minimum de six heures par jour, même en vacances. Il écrit facilement quarante pages en une journée, et il accumule, en l’espace d’une année, plusieurs milliers de pages, dont seule une partie sera publiée. Sartre vit pour ses idées, pour écrire. On apprend par exemple qu’il refusait de se préoccuper de questions financières, pour la simple raison qu’elles lui faisaient perdre du temps qu’il préférait consacrer à l’écriture.

Sartre est animé d’une conscience sociale aiguë et d’une volonté d’être à l’écoute du peuple. Mais il n’est pas toujours très perspicace sur le plan politique. Ainsi, il passe toute l’année 1933 à Berlin sans mesurer le danger du phénomène nazi. Il se distancie du Parti communiste français après la guerre alors que la jeunesse française y adhérait en masse, mais il effectue un virage complet après avoir visité l’URSS en 1952, devenant pendant quatre ans ‘compagnon de route’ au moment précis où on commençait à prendre conscience des crimes de Staline et que le PCF perdait de sa popularité. C’est sans compter deux tentatives, très vite avortées, de former une cellule de résistance en 1940, et un nouveau parti politique en 1949.

Mais si Sartre manque de sens pratique et politique, il sait mieux que quiconque défendre les causes nobles par sa plume. Ainsi, il répond à une remontée de l’antisémitisme en France après la Seconde guerre mondiale par ses magistrales 'Réflexions sur la question juive'. Il devient plus tard l’ennemi juré du gouvernement français pendant la guerre d’Algérie, soutenant la cause des paysans algériens et condamnant avec sa hargne habituelle l’hypocrisie du colonialisme français.

Voilà donc quelques thèmes de la vie de Sartre, qu’il me sera peut-être nécessaire de compléter plus tard après la lecture des dernières pages de la biographie d’Annie Cohen-Solal.

Monday, July 26, 2010

Mme. Bovary: premiers contacts

Rares sont les romans qui ont fait l’objet d’autant d’études que Mme. Bovary. Véritable monument de la littérature française, Mme. Bovary a, selon la majorité des critiques, transformé le genre du roman en occident. C’est une lecture que j’ai faite la semaine dernière dans un accès de boulimie littéraire qui m’a fait dévorer trois romans –La Peste (Camus), Une page d’amour (Zola) et Bovary - en un week-end.

J’avouerais d’office que Mme. Bovary m’a le moins plu des trois. Il faut dire que c’est une lecture plus exigeante que Camus et Zola. Il faut prêter une constante attention au texte, et affronter le vocabulaire de l’horticulture, celui de la gastronomie et de la mode du 19ème, ce qui exige des retours réguliers au dictionnaire en-ligne du CRNS…

Mon reproche est le même que je fais à bien des classiques de la littérature française : il n’y a pas assez d’action. Emma Bovary se marie, elle est malheureuse, elle a deux liaisons, une crise de folie, tout ça raconté en 350 pages de caractères affreusement petits. Pour le reste, tout y est. L’intrigue est tragiquement vraisemblable et tout à fait novatrice. Les personnages sont construits avec une habilité qui reste sans pareil : Charles Bovary, est, à mon avis, peut-être plus qu’Emma, l’une des grandes créations de la littérature occidentale. Mais les longueurs subsistent. On sait d’ailleurs que l’éditeur de Flaubert voulait ``alléger`` Bovary. Cette proposition a, semble-t-il, rencontré le mépris de l’auteur.

Mais il y a des circonstances atténuantes. Là où Flaubert s’illustre particulièrement, c’est par les fameuses descriptions qu’il fait de la campagne normande et du petit village où vivent les Bovary. S’ils ajoutent une centaine de pages au livre, les interminables passages descriptifs qui se succèdent à n’en plus finir ont évidemment le plus grand mérite littéraire. Flaubert a un style de description parcimonieux. Plutôt que de faire un portrait intégral de l’objet décrit, il trouve toujours le détail qui le révèle. En peu de mots, il permet au lecteur de se former une image mentale claire et précise du décor. C’est tout le contraire de Zola, qui s'évertue trop souvent à décrire les objets aussi justement que possible, en employant un vocabulaire savant et précis, mais sans permettre au lecteur de se les représenter mentalement pour créer son image des décors du roman.

Au demeurant, on ne doit pas tenir rigueur à Flaubert d'avoir écrit un si long livre. Dans l’intérêt du roman lui-même, quelques coupures auraient certainement été judicieuses. Mais dans l’intérêt de la littérature, la longueur de Mme. Bovary nous fait profiter de la prose descriptive de Flaubert qui vaut bien par elle-même quelques heures d’ennui.

Sunday, July 25, 2010

Sur Van Eyck

Dans la notice qui accompagne le diptyque ``La crucifixion; Le jugement dernier `` exposé au Metropolitan Museum de New York, son auteur, un certain Jan van Eyck, est décrit comme ``le plus célèbre peintre de l’Europe du 15ème siècle.’’ Il se trouve que Van Eyck est aussi un de mes peintres préférés. J’ai donc pensé qu’il serait fort à propos de suivre mon dernier message sur l’art du Moyen Art par un bref exposé de son œuvre. Surtout que Van Eyck est en quelque sorte le peintre qui marque le plus nettement la rupture avec l'époque médiévale, puisqu’il s’applique à reproduire la nature avec un maximum de minutie alors qu’on se contentait auparavant de la symboliser.

Jan van Eyck fait ses débuts de peintre dans les premières décennies du 15ème siècle. Son contemporain, l’architecte florentin Filippo Brunelleschi, venait de découvrir les règles mathématiques de la perspective, précipitant la grande révolution du quattrocento italien que nous connaissons tous bien. Mais ces progrès fulgurants dans l’art italien n’avaient pas encore eu d'écho en Europe du Nord.

Plutôt que de s’appuyer sur des règles mathématiques pour donner l’illusion de perspective, Van Eyck s’applique à recopier le plus précisément possible chaque détail de la nature. Il travaille comme un appareil photo. L’illusion de perspective est créée presque inconsciemment parce qu'il parvient à reproduire la nature -ses formes et ses couleurs- exactement telle qu’il la voit. Ces œuvres sont comme des miroirs de la réalité.

Les exigences techniques de la méthode de Van Eyck vont d’ailleurs le pousser à une nouvelle innovation fondamentale dans l’histoire de l’art : l’invention de la peinture à l’huile. Jusqu’alors, on utilisait couleurs à base de blanc d’œuf, qui, tout en répondant aux besoins des peintres du Moyen Âge, avaient pour Van Eyck l’inconvénient de sécher trop vite. Van Eyck avait besoin de couleurs qu’il pourrait modifier au fur et a mesure de son travail. Il devait pouvoir se corriger, et travailler aussi longtemps que son souci du détail l’exigeait. Certains historiens de l’art commencent à douter que Van Eyck ait vraiment été le premier à fabriquer des couleurs à base d’huile. Il est en effet possible qu’il se soit approprié la technique d’un obscur contemporain, mais au fond, ces détails n’ont pas vraiment d’importance. Ce dont on peut être tout à fait certain, c’est que Van Eyck est le premier à s’être servi de peinture à l’huile systématiquement dans ses tableaux.

Ainsi, Van Eyck exerce une double influence sur la peinture européenne: il rompt avec le Moyen Âge en reproduisant la nature comme il la voit, et il invente la peinture à l'huile. On peut certainement dire qu'il s'agit d'un des tout grands de l'histoire.

Friday, July 23, 2010

L'art du Moyen Âge

Voilà plus d’un siècle que les œuvres d’Émile Mâle ouvrent l’accès à l’univers merveilleux de l’art du Moyen Âge. Déjà en 1906, un jeune Proust qui n’avait pas encore commencé sa Recherche adressait à Émile Mâle une lettre dithyrambique où il exprimait d’ailleurs le souhait de le rencontrer un jour. J’ai le plaisir de m’inscrire à mon tour dans cette illustre lignée des admirateurs d’Émile Mâle, puisque je viens de commencer son ouvrage monumental sur l’art religieux dans la France du 13ème siècle, dont j’aimerais partager avec vous quelques notes. Sachez que je n’en suis qu’au deuxième chapitre…

Si l’art du Moyen Âge parait naïf au premier regard, c’est parce qu’il fait appel à un langage oublié. Il est impossible de l’apprécier à sa juste valeur sans en connaitre le vocabulaire, la syntaxe et les conventions.

Un artiste du Moyen Âge ne se soucie pas de représenter la nature et les personnages tels qu’il les voit. Au contraire, il cherche plutôt à les symboliser. Pour peindre une rivière, il se contente de tracer des lignes ondulées. Le ciel est représenté par des arcs de cercles concentriques. St. Pierre a toujours les cheveux crépus et la barbe drue. St. Paul a le front chauve et la barbe longue. Lorsqu’il s’agit de montrer des personnages vivants, la représentation est aussi réduite à des symboles facilement reconnaissables. Par exemple, le boulanger du village tiendra en main une miche de pain. Il ne s’agit pas de représenter le boulanger mais de l’identifier.

Les artistes ont aussi le souci de la symbolique des nombres et de l’espace. Le Moyen Âge croit en la vertu des nombres (il s’agirait d’un héritage des écoles néo-platoniciennes et de Pythagore!). Sept et douze sont sacrés, puisqu’ils correspondent à la somme et au produit de trois (chiffre de la trinité) par quatre (chiffre des éléments). La symétrie est prisée pour l’équilibre qu’elle apporte. L’espace est aussi hiérarchisé. Le haut et la droite sont préférables; les personnages les plus dignes sont donc placés en haut à droite par rapport au Christ, qui occupe le centre. Bref, Dan Brown n'aurait pas fait mieux...

Je ne vous sers que des amuse-gueules. Pour aller au fond des choses, il faudra que vous lisiez Émile Mâle. Mais tout ça pour dire que l’art du Moyen Âge ne doit pas être jugé que sur des bases esthétiques. Il faut chercher plus en profondeur. Souvent, la dimension symbolique, cachée, donne vie à un tableau qui paraît simpliste au premier regard.

Tuesday, July 20, 2010

La peste

On accuse parfois Albert Camus d’être un ‘philosophe pour classe terminale’. Si ses essais philosophiques (Le mythe de Sisyphe en tête) paraissent certes un peu légers, cette critique n’en est pas moins absurde puisque Camus disait de lui-même : « Je ne suis pas un philosophe ». Mais je compte bien, pour ma part, profiter de ce que je suis moi-même un élève de terminale pour partager quelques commentaires sur l’une de mes récentes lectures: La peste, roman publié par Camus en 1947.

Inutile de résumer l’intrigue pour gâcher le plaisir futur de ceux qui ne la connaissent pas. Je me contenterai de commentaires généraux.

S’il y a bien un mérite qu’il faut reconnaitre à ce roman, c’est qu’il est, sans être tout à fait palpitant, assez "accrocheur" pour donner envie au lecteur de passer à la prochaine page. Il diffère déjà en cela de nombre de ses contemporains.

On a toujours fait le rapprochement entre le fléau de la peste, tel que décrit par Camus, et le ras-de-marrée nazi que Camus a vécu (et contre lequel il s’est d’ailleurs battu dans la résistance). J’ignore si Camus a lui-même encouragé ce rapprochement, mais il m’a semblé surtout que la peste était un moyen pour lui de confronter ses personnage à une mort imminente à laquelle ils réagissent tous différemment. Car c’est avant tout de ces réactions dont il est question dans cet ouvrage : comment les personnages affrontent-ils la menace d’une mort imminente? La peste oblige les personnages à se poser des questions existentielles que nous portons tous en nous, avec la différence que l’imminence du danger les force à agir en conséquence.

On sent un réel souci chez Camus de représenter des personnages vrais. Cela ne veut pas dire qu’ils sont banals, mais on sent bien qu’ils auraient pu exister en dehors du roman, et que, s’ils sont plus ou moins faillibles ou admirables, ils sont toujours authentiques. Si Sartre était l’initiateur de cette idée philosophique d' ‘authenticité’, ses œuvres restent souvent d’une abstraction et d’une opacité sans pareil. Chez Camus en revanche, il n’y a pas de sens cachés. Les personnages sont décrits toujours objectivement, dans toute leur crudité, mais toujours avec un raffinement, une élégance, et une sensibilité qui font bien le génie de l’auteur.

Sunday, July 18, 2010

Une nouvelle orientation

Le temps est sans doute venu d'annoncer à mes rares lecteurs qui ne le savent pas déjà que je quitterai bientôt Ottawa pour Princeton, dans le New Jersey, où je ferai un Bac de quatre ans... dans un domaine que je n'ai pas encore choisi.

À priori, rien ne m'empêche de maintenir ce blog en continuant de commenter des questions politiques d'actualité. Mais je constate que la politique m'intéresse moins qu'autrefois. Je ne nie pas son importance, mais j'ai tendance à penser que le choix entre Stephen Harper et Michael Ignatieff est si facile, si évident, qu'il n'admet pas de débat intelligent. À force de montrer qu'Ignatieff ferait un meilleur chef d'état que Harper, je finis par devenir un genre de Richard Dawkins d'occasion qui prêche au converti tout en étalant des évidences irréfutables que ses détracteurs trouvent toujours moyen d'ignorer.

Si les électeurs ne sont pas capables de faire le constat qui s'impose, c'est qu'ils sont mal informés ou qu'ils choisissent de faire le sacrifice de l'intelligence au profit de l'émotion. Dans les deux cas, il n'y a rien à faire.

Mais loin de mettre fin a ce blog qui reste jusqu'à ce jour une merveilleuse aventure, j'ai pensé profiter de mon départ à Princeton pour le réorienter sur une nouvelle voie. Plutôt que de parler politique, j'aimerais partager quelques commentaires et réflexions sur mes nouveaux sujets d'études. Il y aura donc un peu de tout: de la philosophie et de la littérature certainement. Aussi de l'histoire, des questions économiques, et peut-être même de la physique ou de l'astronomie!

Pour vous, chers lecteurs, ça sera l'occasion de revoir quelques notions de jeunesse que vous avez oubliées. Pour moi, ça sera un bon moyen de faire la synthèse de mes notes de cours! En somme, nous quitterons les querelles politiques qui occupent l'actualité pour voir des questions d'ordre plus fondamental. ...En tout cas, ça sera l'ambition.

Thursday, July 15, 2010

Sarkozy ou Harper

On se posait la question ce soir en famille de savoir qui de Harper ou Sarkozy était le pire chef d’état.

Sarkozy est avant tout un sale type. Toujours prêt à profiter d’une crise, il est sournois, calculateur et redoutablement démagogue. Il est surtout rancunier. Sarkozy n’hésite pas à régler ses comptes avec les journalistes qui ne lui plaisent pas (un petit coup de téléphone au patron du journal suffit à liquider une carrière). Il a mis en exil bruxellois Rachida Dati, sa Ministre de la Justice et étoile montante de son gouvernement, qui avait finit, semble-t-il, par monter trop haut.

Harper n’est pas moins détestable. Les tactiques qu’il a employées contre Stéphane Dion le confirment bien. Mais il a le défaut supplémentaire d’être un idéologue de la droite religieuse, à la tête d’un parti qui n’est qu'un sous-produit idéologique du Parti Républicain. Son projet de rendre facultatif le formulaire long du recensement est un exemple récent, parmi tant d’autres.

Sarkozy est un type dégueulasse. Harper est bien plus : il est dangereux.

Friday, July 9, 2010

The Long Form

In grade 8, I did a school project comparing divorce rates in aboriginal families living on reserves to those living off reserves. Statistics Canada was my only source of data, and it allowed me to create a piece of work that I was really quite pleased with.

If the Conservatives have their way, students in grade 8 will soon be denied the information that allowed me to undertake this project. That's because the Conservative government in planning on making the Census long form voluntary. That's right, voluntary.

I don't think I need to say anything more. Simply follow this link and brace yourselves. This government isn't just incompetent, it is dangerous.

Sunday, July 4, 2010

Notre sénat

Je me suis déjà porté quelques fois sur ce blogue à la défense de nos sénateurs, qui, malgré tous les avantages dont ils jouissent, jouent à mon avis un rôle utile dans notre démocratie.

En lisant un article dans le New Yorker ce matin, j'ai pensé qu'il y aurait peut-être un certain parallèle entre la fonction du Sénat canadien et celle de la Cour suprême des États-Unis.

La Cour suprême américaine, comme notre Sénat, est un organe quasi-politique. Les juges sont nommés par le Président, et s'ils ne sont pas censés voter en fonction de leur affiliation politique, ils suivent presque toujours la ligne du parti qui les a nommés.

C'est en cela que la Cour suprême américaine ressemble bien davantage à notre Sénat qu'à notre Cour suprême. La nouvelle juge Elena Kagan avouait cette semaine en conférence de presse avoir toujours voté pour le parti démocrate. Jamais un juge canadien n'aurait osé faire pareille déclaration.

La Cour suprême américaine, comme notre Sénat, freine souvent des projets de lois que le gouvernement souhaiterait adopter. Les procédés sont évidemment différents, mais le résultat est foncièrement le même. La Cour suprême du Canada invalide aussi des projets de loi, mais beaucoup plus rarement.

Je ne pousse pas plus loin mon raisonnement -en tout cas pas ce soir, comme il est tard-. Je ne dis évidemment rien de particulièrement intéressant, mais il y a peut-être là une piste de réflexion.

Wednesday, June 30, 2010

Juste pour rire

J'ai failli avaler ma langue en lisant cet article du Figaro. Il y a vraiment de quoi mourir de rire. À croire qu'ils n'ont pas quitté le 19ème siècle.

Dites-vous bien que ces fameuses troupes française d'élite qui ont 'la réputation de cogner fort quand il le faut' ont été postées exprès dans l'une des provinces les moins dangereuses du pays pour minimiser les pertes. Si les français on pu pacifier leur zone de combat, c'est qu'elle n'était déjà pas bien dangereuse.

Mais il faut quand même leur reconnaitre un progrès. Enfin, après plusieurs années de débats et de mûre réflexion, les soldats français sont autorisés à combattre la nuit. Les talibans n'ont qu'à bien se tenir.

Friday, June 11, 2010

Fighter Jets

It seems that we will be spending (wasting, more likely) 16 billion dollars on a new fleet of fighter jets. Naturally, the jets are American-made. Naturally, they are stunningly expensive. Naturally, there has been no formal competition to find the best provider.

I say naturally, because on the weapon market, the US makes the rules. The French have been building the past ten years a jet that outperforms all its american rivals (the Rafale) but they have yet to make a single sale. Every time a country shows signs of wanting to purchase the Rafale, the US intervenes, Robert Gates makes a few phone calls, and just like that, the deal is dead. It happened in India, it happened in Brazil, it is happening in the United Aram Emirated. It would have happened in Canada. Quite simply, if we had bought a different jet and sent 17 billion of our taxpayer dollars off to Europe, who knows how an irritated Obama would have responded.

Wednesday, June 9, 2010

Coalitions And Mergers

Talk of a merger of the Liberals and NDP as reported in the media seems a bit premature. After all, the Conservatives have been in power for less than five years, so it would be rash to the extreme to bring an end to the most successful party in the history of western democracy after a stint in opposition that, in the grand scheme of history, remains still very short.

Things will change -they always do-, and eventually, whatever the current government does-, Canadians will want change and bring the Liberals back to power - for a few years.

Nevertheless, it seems clear that the Liberals have lost their status of 'natural governing party'. They lost it on the day Brian Mulroney swept Quebec and put an end to the century-long Liberal monopoly on which all previous Liberal governments were built. The only reason Jean Chrétien managed to win three successive majorities afterwards is because the right was split. Add up the PC and Reform votes, and you get something resembling the Parliament of today.

It is often said that the Liberals won elections by being the party of the centre. In fact, they won elections by sweeping Quebec and taking advantage of a divided right.

Few democracies have been able to sustain succesful centrist parties. In most European countries, governement alternates between the right and left, with a smaller centrist party choked in the middle. And obviously, in the US, there are only two choices

So where are we heading? Unless the Greens or Bloc disappear, or the NDP vote collapses, we have the status-quo. And in a few years time, if the political complex still shows no sign of changing, a coalition between Liberals and NDP might be the way to go.

Wednesday, June 2, 2010

À l'approche du G20

Stephen Harper reste sourd aux appels de Paul Martin qui souhaiterait que la pauvreté et l'environnement soient ajoutés à l'ordre du jour du Sommet du G20 qui se tiendra prochainement à Toronto.

Harper prétend que les enjeux économiques sont trop importants pour laisser place à d'autres sujets. Mais il oublie que l'environnement et la pauvreté prennent au contraire une importance nouvelle en ces temps d'incertitude économique. Les chefs politiques ont en effet l'occasion rare de recalibrer l'économie pour permettre un développement plus durable qui favorisera l'enrichissement des populations les plus démunies.

Sunday, May 30, 2010

Entre Extrémistes

Et voilà que le Premier Ministre d'Israel, Benjamin Nétanyahou, qualifie Harper 'd'ami inébranlable' de son pays.

C'est ce même Nétanyahou qui a tout fait pour empêcher qu'Israël quitte la bande de Gaza et qui s'est montré favorable à la colonisation prochaine de territoires envahis.

Lorsqu'un personnage comme Nétanyahou désigne notre Premier Ministre comme un ami, c'est que notre politique étrangère à besoin d'être révisée.

Friday, May 21, 2010

How Smear Works

So this is how smear works.

The Conservatives decided about a month ago to call in question the impartiality of pollster Frank Graves, who provides polls for the CBC.

The attacks were unquestionably ludicrous, and were rightfully dismissed by the CBC.

But a month later, here's what you get: http://www.theglobeandmail.com/news/politics/ottawa-notebook/no-more-mr-nice-guys/article1577854/

The same Frank Graves is quoted in the Globe and Mail, but his words are now followed by a disclaimer that paints him as a Liberal supporter.

For the Conservatives, it's mission accomplished. For the Globe, it provides further evidence of the newspaper's descent into crass demagoguery.

Monday, May 17, 2010

Preposterous Globe

Articles like this one explain why so many Canadians are lured into supporting Stephen Harper.

You've got to love the caption: PM aims to turn aside U.S. and EU initiative that risks becoming a distraction from his G20 agenda

Right, as if the United-States and the EU, who represent over 800 million people and half of the world's economy, will let their plans be derailed by the great force of Stephen Harper, and the 30 million Canadian souls he represents.

The reality is that Canada, on the international stage, counts about as much as Sweden, Poland and South-Africa. We're a small country, and like all small countries, we have a small say. Sure, every now and then, a truly remarkable figure like Lester Pearson might give our voice a little more resonance than it would usually have, but please... Harper is no Lester Pearson.

Wednesday, May 12, 2010

What's Wrong With The CBC

Stephen Harper's attacks on the CBC are nothing but partisan hogwash, but I can't fault him for being fed up with the path the CBC is embarking on.

Economists always say that government has a role only when the public sector fails. That's what the CBC fails to understand.

CBC television offers programming that is not very different from what can be found on competing stations, most notably CTV. The only difference is that CBC is publicly funded, whereas CTV is for-profit.

The same is now true of Radio 2. While Radio 2 used to provide mainly classical music programming, that couldn't be found anywhere else and featured truly intelligent, learned commentary, it has now turned itself into a regular popular radio station, which only distinguises itself from rival stations by the fact that it has no ads.

There's no point in funding the CBC to replace profitable private stations. Public broadcasting is pointless unless it can offer something different. On Radio 2, that means classical music. On television, that means more documentaries, televised academic forums and investigative programs.

Friday, May 7, 2010

Two Notes On The British Election

-It's ironic to see the prospect of a coalition being treated with mild acquiescence in the country that is the birthplace of the Westminster System. How come it was such a big deal in Canada?

-Read this article in the Globe. Basically, John Ibbitson is suggesting that, if Britain were to adopt proportional representation, Canada would likely follow. Why? Well, that's the big question. Despite our talk of independance, we still look to mother England for democratic inspiration.

Monday, May 3, 2010

Salaires

Une nouvelle qui surprendra bien des gens: il s'avère que les francophones au Québec gagnent mieux leur vie que leurs cousins anglais.

Cette nouvelle surprend même les francophones en question, dont la grande majorité croient encore que les anglophones sont les mieux payés. C'est d'ailleurs certainement ce que j'aurais cru moi-même.

Mais à bien y penser, il est parfaitement logique que les francophones gagnent le mieux leur vie dans une province où le français est la langue de travail. Ils ont l'avantage de la langue, et aussi celui de vivre dans une société dont ils partagent la culture dominante.

Cette erreur que nous commettons tous si facilement montre bien à quel point l'image du francophone opprimé reste vivante dans les mentalités collectives. Si les francophones vivaient jadis dans l'ombre des riches industriels de Westmount, la situation est aujourd'hui renversée. Il est temps qu'on s'en rende compte.

Saturday, May 1, 2010

Saunders on Greece

As always, a great article by Doug Saunders: http://www.theglobeandmail.com/news/opinions/life-in-the-german-empire/article1553140/ .

Yet another blot on the Euro's copybook.

Thursday, April 29, 2010

Miliken Ruling

Peter Miliken's ruling this week gave Parliament the power to decide which of the thousands of pages of material on the Afghan detainee controversy could be released to the public.

The Conservatives had already hired former Supreme Court Judge Frank Iacobucci to decide which documents could be published. However, Iacobucci was supposed to report to the government, not to Parliament.

Michael Ignatieff suggested that Iacobucci's mandate could simply be changed to have him report to Parliament rather than the government. The Bloc and NDP are categorally against this proposal, and want instead for select MPs -who would be sworn to secrecy- to decide which documents are fit for publication.

The opposition parties need to compromise. The Bloc and NDP are right to point out that, given the historic nature of the Speaker's ruling, Parliament should not respond by hiring a proxy to undertake a function to which it just laid claim. But MPs have neither the time nor the expertise to make informed decisions on which documents to release. Hence Frank Iacobucci.

The solution is simple. Follow Michael Ignatieff's suggestion by getting Iacobucci to report to Parliament, and put in charge a small group of MPs to supervise his work. That way, if Mr. Iacobucci ever wanted to hide information that would reflect poorly on the government, Parliament would be able to overrule him.

Monday, April 26, 2010

Back To The Blog

After an extended April holiday, this news makes me want to get back to blogging.

Most Conservatives are obviously against abortion, but I just wonder whether they are not using this announcement as a handy way to deflect attention from the Rahim Jaffer stories.

Most Canadians are in favour of abortion, but their votes are split between the Liberals, Bloc, NDP and the Greens. It's not clear that this anti-abortion stance will do much damage at all to the Conservatives, especially if they are trying to make gains in newly immigrated religious communities, many of which oppose to abortion rights.

The Conservatives have taken a big hit in the polls this week because of the Jaffer affair, and it seems to me that they would be quite happy if we all starting talking about abortion instead.

Anyway, just a thought!

Friday, March 26, 2010

Lies

Two frightening news stories:

-The 2000+ pages of heavily censored documents on the Afghan detainee scandal that the government recently made public seem to have been censored, not by non-partisan civil servants, but by Conservative officials. There are inconsistencies in the censoring that suggest it was done by at least two independent censors.

See this article.

-We learn that the government has, without warning, stopped reporting injuries in Afghanistan as they occur, and will instead only disclose an annual summary. They claim that this move is designed to withold information from the Taliban (as if the Taliban read the Globe and Mail). Something smells.

Read this story.

Conspiracy theories are easy traps to fall into, but it's hard to know what to believe these days. One fact, however, is clear: this government is evil.

Thursday, March 25, 2010

More On The Voting Age

I submitted this piece to the Globe and Mail Facts & Arguments section. I doubt it will get published, so here it is for you to read!

I read Hamlet this year for my grade 12 English class. I had to hand in a six page report on every Act, complete a two and a half hour exam and write a 3000 word essay on the Prince of Denmark’s tragic flaw. I can’t help but ask, if it is reasonable to expect me to plough through 150 pages of Shakespearian prose and write a dissertation on a character that scholars have been trying to decipher for centuries, can I please have the vote?

Yes, I know the song: ‘When I was 16’, says the well-meaning baby-boomer, ‘all I cared about was partying and my guitar. Imagine if I’d had a say in tax policy.’ But I have news my friend: times have changed.

Teens today are more informed than ever before. We follow the news on Twitter as it unfolds and organize massive Facebook campaigns that bring together thousands of youths from Coast to Coast and beyond. We open political clubs at school and volunteer in our local campaigns. When George Bush last came to Ottawa, students at my Ottawa high school expressed such massive outrage that everyone in grade 11 and 12 was given the afternoon off to go and demonstrate on Parliament Hill. We’re more ambitious too. The number of high school students applying to university is at an all time high, and any admissions officer will tell you that the quality of the applicants has never been better.

Our democracy needs us. Voter turnout, in decline for the last twenty years, reached a record low in the last federal election where only 59,1% of eligible voters turned up at the polling station. Elections Canada blames young voters, adding that “it is part of a demographic trend that shows every sign of continuing well into the future.” But 16 year olds actually want to vote. During the last election campaign, my high school organized a mock election. The participation rate must have been bordering on 100%. In high school, we still find voting fun. If it can be integrated into the social framework -and schools can help by giving us time off to go to the polling station- research suggests that it will hold up as our cohort ages. Conversely, if young people are not brought into the political process, we risk weakening our democracy by creating an entire generation of non-voters.

This doesn’t mean we should let 10 year olds vote, though I’m sure they’d find it quite exciting. At some point, we need to draw the line. As a society, we have already drawn the line… at 16. Sure, 19 is the drinking age in Ontario and 18 is the age of majority in most provinces, but 16 is the age at which most of the rights and responsibilities that define adulthood are introduced. 16 is the minimum age for living alone. 16 is the minimum age for getting married. 16 is the age of sexual consent. 16 is the school leaving age in all but two provinces and 16 is the age at which it usually becomes possible to find a job. 16 is the minimum age for joining the reserves (17 is the minimum age for joining the full time army). Most importantly, 16 is the age at which violent criminals can be given adult sentences. Is it not an inherent contradiction to give a 16 year old an adult sentence while denying him the right to vote on the grounds that he cannot understand the law like an adult?

If we must be arbitrary, let’s at least be consistent. Society is free to decide that, at 17, I am too young to vote. But please, don’t give me an adult sentence while denying me the adult right to influence the law. Don’t take me into the Canadian Forces and send me to a war that I’m not allowed to vote on. And don’t let me let me live alone, get married and raise a baby if you believe that I’m not even mature enough to cast a ballot.

There’s a precedent to keep in mind. In 1990s, 6 of the 16 German lands reduced the voting age to 16 for municipal elections. The result was staggering. Turnout among 16 to 21 year olds was significantly higher than among 21 to 30 year olds. And not only did 16 year olds vote, they also voted differently and responsibly. German electoral statistics show that young people have tended to vote along slightly different lines than older cohorts, but always for mainstream parties. Thus, while young people don’t seem to be voting like their parents (an oft cited danger of extending the vote to 16 year olds), they are not endorsing extremists (another oft cited danger). Austria was impressed: in 2007, it became the first country in the European Union to extend the vote to 16 year olds at every level of government.

‘With rights come responsibilities.’ That’s what the principal told me on my first day of middle school. But with responsibilities come rights. That’s what we’ve still got to learn.

Monday, March 22, 2010

La résistance

Gilles Duceppe ne s'honore pas par ses récents propos où il compare les militants souverainistes aux résistants français qui ont combattu les nazis.

J'en ai rencontré, moi, des vrais résistants français. Plutôt que d'être, comme les députés bloquistes, logés aux petits soins par le contribuable canadien, ils ont terminé la guerre à Buchenwald ne pesant plus que quarante kilos.

Mais loin de prôner la division, ces résistants qui, soixante ans plus tôt, avaient été torturés par les nazis, louaient les mérites d'une Europe fédérale où la France et l'Allemagne ne feraient plus qu'un.

On reste loin des militants souverainistes.

Mais ce qu'il y a de plus rageant, c'est ce concept de résistance. Les Québecois ne résistent à personne. Il suffit qu'ils montrent leur souhait de quitter la Confédération par un vote référendaire clair pour qu'il leur soit accordé. C'est le principe de la Loi sur la clarté. Le problème de Duceppe, au fond, il est tout simple: les Québécois ne veulent pas faire sécession.

Friday, March 19, 2010

Let's Lower The Voting Age

The British Labour Party is reportedly planning to include in its election manifesto the promise to bring the voting age down from 18 to 16.

This is an example Canada should follow. We can debate the maturity of 16 year olds for as long as we like, but the fact is that our court system already treats 16 year olds like adults. 16 year old criminals are sent to an adult prison and treated in court like adults.

With responsibilities come rights. If 16 year olds face the same laws and penalties as adults, they should have the same say as adults in making these laws.

Children under 16 (though sometimes only under 14, thanks to Harper) do not face the same penalties for breaking the law, so it is perfectly reasonable that they should have no say in making these laws. But it is a logical aberration to punish 16 and 17 year olds like adults without giving them the same voting rights.

Monday, March 15, 2010

La chasse aux phoques

En passant près du Parlement aujourd'hui, j'ai croisé un petit groupe de jeunes qui manifestaient contre la chasse aux phoques. Pour faire plus d'effet, ils avaient mis en scène la mise à mort d'un phoque, comme quoi une jeune étudiante déguisée en phoque était recroquevillée sur le trottoir avec de la peinture rouge plein le visage.

Cette manifestation répondait sans doute à la récente augmentation des quotas de la chasse aux phoques, décrétée cette semaine par le gouvernement. Mais s'il est vrai que la chasse au phoque n'est pas une activité particulièrement agréable à observer, il faut comprendre qu'elle n'a absolument rien de dangereux.

Les phoques sont surpeuplés. Leur population, qui se situe aujourd'hui entre 6 et 8 millions d'individus, a triplée depuis 1970. Encore cette année, on constate une augmentation de 50 000 individus. Quel danger d'en chasser chaque année 388 000, le nombre permis selon le plus récent quota: aucun.

La mise à mort d'un phoque est peut-être choquante, mais elle n'a rien de répugnant. Ce qui est répugnant, c'est plutôt l'élevage industriel d'animaux domestiqués, qui est pourtant pratiqué impunément dans tous ces pays européens qui trouvent le moyen de critiquer la chasse au phoque. La prochaine fois que les jeunes que j'ai croisés viendront manifester, il faudra qu'ils imitent la vie d'un bœuf, gavé depuis la naissance d'hormones de croissance, qu'on enferme dans un enclos à peine plus gros que son corps jusqu'à ce qu'il soit enfin rentable de l'abattre. La vie de phoque parait déjà plus gaie.

Le drame, c'est que ces idéalistes à court d'idées qui se battent contre la chasse aux phoques portent ainsi atteinte à la crédibilité d'environnementalistes plus sérieux.

Wednesday, March 10, 2010

Le niqab

La question du port du niqab en voie publique fait son retour au Québec après l'expulsion d'une femme d'origine égyptienne du Cégep Saint-Laurent parce qu'elle refusait de découvrir son visage. Précision quelque peu ironique: cette femme, à qui on reproche un manque d'intégration, suivait un cours de français.

Comme beaucoup de gens, le niqab me choque. Je trouve absolument navrant que des femmes soient réduites à le porter, que se soit de leur propre gré ou à cause de pressions familiales. Les rares fois que je me suis retrouvé en présence de femmes portant le voile intégral, je me suis senti troublé, voire même un peu menacé.

Mais si je verrais volontiers disparaitre le niqab, je dois admettre que ceux qui demandent son interdiction sur la voie publique tiennent une position contradictoire. Le port du voile intégral peut signifier deux choses: le désir autonome et personnel qu'a une femme de se suivre son interprétation radicale du Coran, ou, plus probablement, la subordination des femmes à leurs maris et à leur religion dans une frange radicale ségréguée de la société.

Or, dans les deux cas de figure possibles, l'interdiction de porter le niqab ne présente qu'une solution superficielle au problème. S'il y a des femmes qui se sentent à tel point interpellées par l'interprétation la plus radicale de leur religion qu'elles choisissent de couvrir leur visage aux regards du public, l'interdiction du niqab, loin de les amener vers une interprétation plus modérée de leur religion, risque de renforcer leur paranoïa.

Dans les cas, sans doute plus nombreux, où des femmes se voient obliger par leur famille de porter le voile intégral, son interdiction ne fera que guérir les symptômes extérieurs d'un mal intérieur qui restera aussi virulent. S'il est vrai que nous ne verrons plus de niqabs dans les rues, les pressions familiales fondamentalistes qui obligent les femmes à porter le voile intégral subsisteront. Ceux qui prétendent que le niqab nuit à l'intégration se trompent de cible. Une femme qui porte le niqab ne s'intégrera pas plus facilement à société courante si on l'oblige à l'enlever, puisque les circonstances qui l'avaient amené à couvrir son visage rendront de toute façon impossible son intégration.

Friday, March 5, 2010

Tom Flanagan

Tom Flanagan, a political science professor at the University of Calgary, is known as the man who shaped many of Stephen Harper's views. He actually spent a few years as Harper's personal adviser, and though the apparently fell-out, he remains influent in Conservative circles.

Flanagan is by all accounts a perfectly amiable gentleman. As a serious political scientist and well-connected Conservative, one can easily understand why journalists are so eager for his take on politics and current events. But Tom Flanagan isn't an expert on everything. Judging by coverage in the past few days, we seem to be taking his word a little too far.

Who did the Globe and Mail invite for its online real-time coverage of this week's budget: Tom Flanagan.

Who has the National Post been inviting to comment on the purpose of prorogation: Tom Flanagan.

Who has the Globe and Mail been inviting to discuss Senate Reform: Tom Flanagan.

Who has been telling every newspaper in the country that the patriotism of the conservative base explains the Government's decision not to change the lyrics of the national anthem two days after it promised to update them in its Speech from the Throne: Tom Flanagan.

Once again, I'm sure Tom Flanagan is a great guy... but surely he can't be an economist, a sociologist, an expert in constitutional law and a political scientist.

Sunday, February 28, 2010

Olympics

Like everyone, I'm thrilled to see our athletes come away with the highest number of gold medals. But these newspapers seem a little too pleased.

Here's the Globe and Mail: After 17 remarkable days, Canada rediscovers itself as a proud, resilient nation. With 14 gold medals, we are now the nation to beat.

The Ottawa Citizen: Vancouver games inspired a nation.

The Vancouver Sun: 2010 Olympics: A Games that moved a nation

And finally, the headline of the National Post website: These truly were the Games that changed a nation.

Yes, we can all be happy for our athletes. Yes, we beat the Americans in hockey and we won a lot of races. But please, are 14 gold medals really enough to transform our nation? At the end of the day, these olympics were a great sports meet, but that's it. ...Thankfully, there's Quebec! Columnists in La Presse are angry that Quebec native Patrice Bergeron, of our Men's hockey team, didn't get more playing time.

Saturday, February 27, 2010

On Helena Guergis

For those of you who haven't heard yet, Helena Guergis, Minister of State for the Status of Women, was caught earlier this week suffering from an apparently severe case of airport rage. This Globe and Mail report speaks for itself.

The Liberal opposition, predictably, has already asked for Guergis' resignation. Although the allegations detailed in the above report are indeed hair raising, it still seems a bit rich to fire an obviously overtired cabinet minister for a mistake that is not directly related to her job. Past Cabinet ministers, after all, have survived far worse offences (see: Maxime Bernier).

A far better reason to fire Guergis is that she has consistently shown herself to be among the least effective and most partisan MPs in this government, which, given the dearth of talent in Conservative ranks, really is saying something. Guergis' puerile behaviour in parliamentary debates is surpassed only by a certain Pierre Polievre. Her reaction to this affair is a case in point. Rather than issue an outright and sincere apology, as most MPs in her situation would have done, she followed the ethical beacon of Tiger Woods by 'saying she regrets that she “spoke emotionally” to Air Canada staff''.

... Throwing her shoes at a security guard... well, that's certainly emotional.

Tuesday, February 23, 2010

Defense Budget

The Globe and Mail is reporting that, after increasing the defense budget from 14 to 21 billion since taking power, the Conservatives are planning to reduce spending increases.

Obviously, this all makes sense. Spending 21 billion dollars on the military is never a good idea, especially when the government is running a deficit.

Nevertheless, despite increasing the budget by 7 billion dollars, the Conservatives haven't been able to plug some gaping holes in our military. Why? Partly because military equipment is hugely expensive. But mostly because they've spent on the wrong things.

First of all: Afghanistan. The vast majority of our spending increase can be put down to our increased commitment in Afghanistan. The government is right to supply its soldiers with the equipment they need, but given the lack of progress that we have made, we'll have to accept that our involvement in Afghanistan was a mistake. In other words, money down the drain.

Then we have those new C-17 Glomasters, that are used for long distance troop transport. They're certainly being used, and they allowed Canada to respons to the Haiti crisis efficiently, without having to rent foreign planes. But here's the itch: they also cost us $3 billion dollars. For three billion dollars, we could supply every hospital in the country with as many additional MRI machines as they need, bring in a few more hundred doctors to operate them, and still have money left over to rent planes from the americans. This may be a simplictic example, but the point remains: three billion dollars goes a very, very long way.

And now to the holes. First: iceberakers. You see, although we can now fly our troops to Haiti and Afghanistan without renting a foreign plane, we can't navigate our own arctic waters in the winter months. Harper promised to buy 6 to 8 icebreakers (at a cost of 3 billion dollars, by the way), but even though he claims to see the North as a key part of his legacy, he still hasn't come through. Maybe he plans to let US and Russian submarines do the job for us?

And here's the other hole: search and rescue planes. Although we can airlift soldiers caught injured in the plains of Afghanistan, we might't be able to do the same, say, in the Yukon. According to the Globe and Mail, the government is being told that the current fleet of Buffaloes and Hercules planes may not be up to the job for much longer...

Friday, February 19, 2010

Bank Levy

You may have seen that European leaders are pushing for the adoption of a general levy on all financial institutions to be adopted at the next G20 meeting. The idea behind the tax would be to raise funds for future bailouts from the banks themselves, however bizarre that may sound.

Harper is saying no, and for once, he's right. As we all know, Canadian banks have been regulated for many years, and as a result, they've been spared the worst of the crisis. So rather than taxing banks for the privilege of being allowed to fail, why don't European leaders, create the regulatory conditions make it unlikely that their banks will fail, as we have done in Canada?

Thursday, February 11, 2010

Effervescence en Iran

Stephen Harper a voulu se montrer en chef d'état influent en menaçant l'Iran de sanctions si elle concrétisait ses ambitions nucléaires. Harper ferait bien de jeter un coup d'œil aux images qui sortent de Téhéran. Comme en témoigne cet extrait vidéo du Monde, ce pauvre Ahmadinejad a d'autre soucis que les menaces vides de notre premier ministre.

L'Iran est un pays en pleine crise. Depuis maintenant près d'un an, des manifestations incessantes secouent l'état jusqu'aux entrailles du pouvoir religieux. Le peuple se soulève en nombres jamais vus depuis la chute du Shah. Une répression violente qui a déjà emprisonné au moins 3000 personnes n'a pas eu raison des manifestants. Lorsqu'on ajoute un taux de chômage qui dépasse les 20%, on a le portrait d'un pays qui oscille au bord de la révolution.

Tout porte à croire que cette révolution instaurerait une démocratie. La population iranienne est éduquée et se réclame un droit de vote qu'elle n'était auparavant sans doute pas prête à assumer. Notons qu'il s'agit là d'un parcours typique et naturel, où l'augmentation du niveau d'éducation est suivie d'une progression vers la démocratie.

C'est bien ce parcours naturel que les pays occidentaux ont ignoré en envahissant l'Irak et l'Afghanistan. Les incursions occidentales se sont soldées par des échecs cuisants parce que, contrairement à ce que prétendaient les néo-cons, les pays en questions n'étaient pas prêts à faire fonctionner des démocraties. En Afghanistan, par exemple, le grande majorité de la population ne sait pas lire... difficile alors de remplir un bulletin de vote.

Il faut à tout prix que l'occident se garde de répéter la même erreur. Tous les régimes totalitaires finissent pas s'effondrer, et beaucoup d'observateurs internationaux pensent que l'heure de la théocratie Iranienne a sonné. Or, une invasion étrangère confirmerait le discours paranoïaque d'Ahmadinejad et couperait tout l'élan du mouvement populaire démocratique. Il faut donc laisser faire les Iraniens. Après tout, les Perses ont toujours été de redoutables guerriers qui se sont montrés capables maintes fois au cous de l'histoire d'administrer leurs propres révolutions.

Tuesday, February 9, 2010

Interview

Please follow this link and watch the interview segment posted at the bottom of the page. This is one of the funniest intervies I've seen in years.

Saturday, February 6, 2010

''Que neuf millions''

Un article dans Le Monde raconte que le PDG de Goldman Sachs, dans un geste de relations publiques, a décidé de se verser une prime nettement inférieure à celle qu'attendaient les médias. Il ne touchera donc ''que neuf millions de dollars''.

Je reste perplexe face à cette indignation générale de la population contre les primes versées aux employés des grandes banques de Wall Street. Les banques, après tout, appartiennent aux actionnaires. Si les actionnaires acceptent que des centaines de millions de dollars de leurs profits aillent directement dans la poche des employés, on doit conclure que c'est parce qu'ils estiment que c'est le seul moyen de retenir ces employés. Les actionnaires ne distribuent certainement pas des millions par sympathie... ni par vanité.

Cela ne veut pas dire que les banques ne devraient pas être tenues de rembourses l'argent qu'elles ont empruntés au trésor public. Au contraire, si les banques sont capables de distribuer des centaines de millions de dollars à leurs employés, elles peuvent aussi rembourser les fonds qu'elles ont empruntés.

Soit dit en passant, Goldman Sachs ne doit plus un sou au trésor public. Au fond, il semblerait que les neuf millions du PDG Blankfein soient bien mérités.

Monday, February 1, 2010

Sondages

Plusieurs sondages réalisés cette semaine relèvent une nette progression des Libéraux dans les intentions de vote. Ils seraient maintenant au coude à coude avec conservateurs, voire en avance.

Pour ma part, je note que la photo de Michael Ignatieff apparait plus souvent à la une du Globe et sur Cyberpresse. Je note aussi qu'il est normalement souriant, et qu'il parait sympathique et compétent. Je prends la peine d'écrire tout ça parce que, pendant toute la période de l'automne 2009, je ne me rappelle pas que le Globe ait publié une seule photo de Michael Ignatieff sans qu'elle lui donne l'air perturbé, fâché ou arrogant.

Ceci explique peut-être cela.

Friday, January 29, 2010

Vindication?

There's nothing a blogger likes more than being proven right, so...

On August 17th 2007, I argued that western powers should try to buy peace in Afghanistan.

Well, it looks like buying peace is finally in. There has been a meeting in London this week of international leaders, and they have agreed to the creation of a 200 to 300 million dollar fund to give the Taliban cash and jobs in exchange for peace.

This truly is a major change in strategy for an international community that was still recently refusing to contemplate even negotiating with the Taliban. As this Globe cartoon shows, it still hasn't won unanimous approval!


Ok. Finished bragging for today.

Sunday, January 24, 2010

Stuff!

A few little bits of information to let you know that I'm still alive and blogging!

First, this link to a fantastic article by the Globe and Mail's best journalist, Doug Saunders, on the outcome (or lack thereof) of Canada's foreign policy under Harper.

Next, I noticed that CNN is offering an interactive online virtual tour of Port-au-Prince in the wake of last week's earthquake. Their program allows people like you and me to make our way through Port-au-Prince and witness the extent of devastation right on our screens. Although I wasn't around in the 70s, this strikes me as a modern equivalent of the TV footage of the Vietnam War that so turned public opinion against the US military presence. I'd be curious to know what kind of effect this program and its equivalents are having on relief efforts and public concern for this crisis.

We all know how difficult it is to imagine life in a foreign land. Many westerners who would be the first to rush to the aid of their fellow citizens find themselves less moved by the suffering of fellow human beings in countries like Haiti, because places like Haiti feel almost unfathomably distant. Although TV footage helps, this new technology is better. There is a huge difference between watching the news, as it is reported by journalists on TV and other media, and discovering it yourself by wandering through Port-au-Prince on your computer screen. It's never good to speculate, but I think it's fair to hope that this new technology will encourage the development of a more global conscience, and provoke more immediate responses to crises like this one.

Tuesday, January 19, 2010

Just A Thought

The repercussions of the Republican win in Ted Kennedy's old seat are mind-boggling. Everyone agrees that it is a serious hit to Obama's presidency that is likely to jeopardize his health-care reform plan.

I remember Jean Chrétien boasting in his memoir that Bill Clinton sometimes claimed that Canadian Prime ministers have more power than the US Presidents. He was obviously joking, but on a day when Stephen Harper was able to shuffle his cabinet yet again (after having prorogued Parliament, yet again) without any opposition, the contrast with the situation in the US is worth noting.

Monday, January 11, 2010

Le drainage des cerveaux

Un article terrifiant sur Cyberpresse: http://www.cyberpresse.ca/environnement/201001/10/01-937798-les-cerveaux-du-climat-desertent-le-canada.php

En conséquence de la décision des conservateurs de mettre fin aux subventions de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère (FCSCA), nos meilleurs chercheurs sont obligés de changer de domaine ou de quitter le pays.

Alors que pratiquement tous les gouvernements du monde reconnaissent que les sciences du climat sont celles de l'avenir. Alors qu'ils multiplient les subventions pour attirer chez-eux les meilleurs chercheurs et se tailler une place de choix dans l'économie verte que tout le monde annonce. Alors que tous les pays sont tournés vers l'avenir, Harper, lui, estime que le Canada peut bien s'en passer.

Sunday, January 10, 2010

Une question de perception

Certains lecteurs ont peut-être remarqué combien l’Accord de Copenhague est perçu différemment en Europe que chez nous. Si, objectivement, il est évident que ce sommet s’est soldé par un échec cuisant, il s’agit malheureusement d’une évidence que seuls nos cousins européens ont su relever. Au Canada, et bien sûr aussi aux États-Unis, les médias ont pour la plupart avalé la duperie de leurs politiciens en acceptant la légitimité de ce pseudo-accord qui n’engage personne et ne règlera rien.

On a presque l’impression que nos journalistes portent des œillères qui les empêchent de regarder où que ce soit d’autre que vers l’avant, c'est-à-dire vers les États-Unis.

C’est précisément ce qui a permis à Stephen Harper d’expliquer tout sereinement en entrevue avec Joël-Denis Bellavance, de La Presse: ‘’Sur l'environnement, c'est malheureux que certains Canadiens aient critiqué le Canada à Copenhague, mais franchement, je n'ai pas vu de critiques de la part des acteurs étrangers ou des négociateurs.’’

Plus le mensonge est gros, mieux il passe. Mais n’empêche, un journaliste plus conscient de l’état du monde (et pas simplement du continent américain) l’aurait certainement repéré.

Les Canadiens ne sont pas plus égoïstes que les autres peuples, mais ils n’ont pas accès à la vérité. Ils ne savent pas que les accords de Copenhague ont la solidité d’un mirage. Ils ne savent pas que, loin d’être ignoré sur la scène internationale comme s’en félicite Harper, le Canada a essuyé plusieurs critiques provenant de chefs politiques étrangers. Il est donc normal que l’environnement ne soit plus un sujet d’actualité. À qui la faute? Comme d’habitude, aux journalistes trop nombreux qui ne font pas leur devoir de recherche, et se contentent de rapporter rumeurs et allégations comme s’il s’agissait de faits.

Thursday, January 7, 2010

Red Herring Par Excellence

Mainstream media has managed to fall into the most glaring of traps by spending the past few days analyzing Harper’s quixotic plans for Senate reform. Journalists are already speculating on what the ‘modernized’ Senate might look like. At the top of today’s Globe, an article details the angry response of Atlantic premiers who are worried that their provinces would lose influence in a ‘new’ Senate.

Here is the cold, hard, fact. Any kind of serious Senate reform (the kind that gets people excited) is impossible without Constitutional reform, and if history is any guide, Constitutional reform is impossible without an existential crisis that puts the future of our nation in peril. So Senate reform, quite simply, is not going to happen.

But notice how, suddenly, no one is talking about Afghan detainees. No one is talking about prorogation or silencing parliamentary committees. Some call it magic. I prefer credulity.