Monday, March 15, 2010

La chasse aux phoques

En passant près du Parlement aujourd'hui, j'ai croisé un petit groupe de jeunes qui manifestaient contre la chasse aux phoques. Pour faire plus d'effet, ils avaient mis en scène la mise à mort d'un phoque, comme quoi une jeune étudiante déguisée en phoque était recroquevillée sur le trottoir avec de la peinture rouge plein le visage.

Cette manifestation répondait sans doute à la récente augmentation des quotas de la chasse aux phoques, décrétée cette semaine par le gouvernement. Mais s'il est vrai que la chasse au phoque n'est pas une activité particulièrement agréable à observer, il faut comprendre qu'elle n'a absolument rien de dangereux.

Les phoques sont surpeuplés. Leur population, qui se situe aujourd'hui entre 6 et 8 millions d'individus, a triplée depuis 1970. Encore cette année, on constate une augmentation de 50 000 individus. Quel danger d'en chasser chaque année 388 000, le nombre permis selon le plus récent quota: aucun.

La mise à mort d'un phoque est peut-être choquante, mais elle n'a rien de répugnant. Ce qui est répugnant, c'est plutôt l'élevage industriel d'animaux domestiqués, qui est pourtant pratiqué impunément dans tous ces pays européens qui trouvent le moyen de critiquer la chasse au phoque. La prochaine fois que les jeunes que j'ai croisés viendront manifester, il faudra qu'ils imitent la vie d'un bœuf, gavé depuis la naissance d'hormones de croissance, qu'on enferme dans un enclos à peine plus gros que son corps jusqu'à ce qu'il soit enfin rentable de l'abattre. La vie de phoque parait déjà plus gaie.

Le drame, c'est que ces idéalistes à court d'idées qui se battent contre la chasse aux phoques portent ainsi atteinte à la crédibilité d'environnementalistes plus sérieux.

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