Sunday, January 10, 2010

Une question de perception

Certains lecteurs ont peut-être remarqué combien l’Accord de Copenhague est perçu différemment en Europe que chez nous. Si, objectivement, il est évident que ce sommet s’est soldé par un échec cuisant, il s’agit malheureusement d’une évidence que seuls nos cousins européens ont su relever. Au Canada, et bien sûr aussi aux États-Unis, les médias ont pour la plupart avalé la duperie de leurs politiciens en acceptant la légitimité de ce pseudo-accord qui n’engage personne et ne règlera rien.

On a presque l’impression que nos journalistes portent des œillères qui les empêchent de regarder où que ce soit d’autre que vers l’avant, c'est-à-dire vers les États-Unis.

C’est précisément ce qui a permis à Stephen Harper d’expliquer tout sereinement en entrevue avec Joël-Denis Bellavance, de La Presse: ‘’Sur l'environnement, c'est malheureux que certains Canadiens aient critiqué le Canada à Copenhague, mais franchement, je n'ai pas vu de critiques de la part des acteurs étrangers ou des négociateurs.’’

Plus le mensonge est gros, mieux il passe. Mais n’empêche, un journaliste plus conscient de l’état du monde (et pas simplement du continent américain) l’aurait certainement repéré.

Les Canadiens ne sont pas plus égoïstes que les autres peuples, mais ils n’ont pas accès à la vérité. Ils ne savent pas que les accords de Copenhague ont la solidité d’un mirage. Ils ne savent pas que, loin d’être ignoré sur la scène internationale comme s’en félicite Harper, le Canada a essuyé plusieurs critiques provenant de chefs politiques étrangers. Il est donc normal que l’environnement ne soit plus un sujet d’actualité. À qui la faute? Comme d’habitude, aux journalistes trop nombreux qui ne font pas leur devoir de recherche, et se contentent de rapporter rumeurs et allégations comme s’il s’agissait de faits.

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