Monday, November 10, 2008

L’occasion du choc

L’économiste Milton Friedman est reconnu pour avoir popularisé le principe de « l’occasion du choc ». Cette idée veut qu’une crise soit le meilleur moment pour un gouvernement de mettre en œuvre des changements majeurs dans l’infrastructure sociale et économique d’un pays. Pour Friedman, une crise est un catalyseur qui rend les solutions « politiquement impossibles » des économistes « politiquement inévitables. »

La crise boursière a sérieusement porté atteinte à la crédibilité de l’approche « laissez-faire » de Milton Friedman mais son travail sur « l’occasion du choc » reste très pertinent. La débacle des marchés financiers, pourvu qu’elle se répercute sur l’économie courante, présente en effet une occasion en or aux gouvernements occidentaux de rénover leur système financier pour le rendre non seulement plus transparent, mais aussi plus vert.

On sait depuis longtemps que le réchauffement climatique est une bombe à retardement qui risque de ravager l’économie mondiale dans les cinquante prochaines années. Il n’est pas trop tard pour agir, mais il faudra un effort considérable de la part de tous les pays industrialisés pour corriger la situation. Cet effort devra s’orienter sur deux axes complémentaires: encourager la recherche et décourager la pollution. Des mesures drastiques comme l’introduction d’une taxe sur le carbone et la mise en place d’un gigantesque fond de recherche pour l’industrie verte seront donc nécessaires.

Or on a vu dans la dernière élection fédérale ce qui l’en coûte de proposer des changements importants sans le couvert d’une crise financière. Stéphane Dion a parié que les Canadiens comprendraient le bien-fondé de son Tournant vert. Il a perdu. Mais la nouvelle dégradation de l’économie, combinée avec l’élection d’un président démocrate aux États-Unis, change la donne. Il est donc permis d’espérer que les politiciens occidentaux profiteront de la crise pour jeter les bases d’une économie durable.

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