Tuesday, September 29, 2009

Bloqué

La une de Cyberpresse au moment où j'écris ce message: Ignatieff perd ses plumes au Québec.
La une du Globe and Mail: Ignatieff stands firm in Quebec.

Hier, c'était le contraire. Le Globe avait un gros titre peu flatteur à l'égard d'Ignatieff tandis que Cyberpresse semblait en dire du bien. Tout ceci ne fait que montrer à quel point l'actualité, c'est d'abord et avant tout une affaire de perceptions.

Pour revenir à la une de Cyberpresse, qui renvoie à un nouveau sondage dans lequel Ignatieff obtient à peine autant d'appuis que Stéphane Dion au Québec, il est indéniable que le parti Libéral traverse une semaine extrêmement difficile au Québec. En fait, ce sondage ne fait que confirmer une baisse générale du taux de popularité des Libéraux qui se prolonge depuis les mois d'été.

Tout porte à croire que le Bloc remportera encore une majorité de sièges au Québec et que la prochaine élection se décidera comme d'habitude en Ontario. Cela n'a rien d'anormal, puisque tant en aussi longtemps que 35% de la population québécoise restera souverainiste, le Bloc québécois tirera avantage de notre système électoral de Westminster pour obtenir la grande majorité des sièges.

Les médias sont obsédés par la situation politique au Québec, qu'ils voient encore comme le principal champ de bataille de toute campagne électorale fédérale. Sauf que, s'il l'était autrefois, le Québec n'est plus un champ de bataille important. C'est plutôt une terre occupée par le Bloc Québécois.

Les deux tiers des 75 sièges québécois dans la Chambre des communes sont gagnés d'avance pour le Bloc. Les libéraux ont eux aussi une douzaine de sièges qu'ils peuvent difficilement perdre. Il n'y a donc que 10 à 15 circonscriptions qui sont véritablement en jeu au Québec. Dix à quinze circonscriptions, c'est trop peu pour gagner une élection.

Comme d'habitude ce sera donc l'Ontario qui décidera du vainqueur. Ignatieff fera campagne à Toronto et pour Toronto, précisément ce que Gilles Ducceppe lui reprochait récemment de faire. M. Ducceppe n'a pas expliqué que c'est à cause de son parti qu'Ignatieff ignorera peut-être le Québec, au profit des autres provinces. C'est le parti de Gilles Duceppe qui est responsable de la perte de poids politique de sa propre province.

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