Friday, June 13, 2008

OGM

Je vous invite à lire un texte que j'ai écrit sur les OGM pour mon cours de biologie. Je n'en suis pas incroyablement content, mais je me suis bien amusé à l'écrire!

La manipulation génétique existe depuis bien longtemps. Dès les débuts de l’agriculture, l’homme a compris l’art de la sélection artificielle et a cherché à domestiquer les plantes et les animaux pour améliorer leur rendement ou leur goût. Bientôt, l’hybridation est aussi apparue, de sorte qu’en 6500 après Jésus Christ, on croisait déjà des chiens.

Avec l’apparition des premiers clones et organismes génétiquement modifiés dans la seconde moitié du vingtième siècle, beaucoup d’experts ont affirmé qu’il ne s’agissait là que d’une nouvelle étape dans l’histoire de la domestication. En effet, après presque 10 000 ans d’hybridation, il était grand temps qu’on apprenne à faire la même chose en laboratoire. Or le présent rapport, loin de prendre ce parti, cherchera plutôt à montrer que la génétique artificielle commerciale – clonage et recombinaison génétique – est une pratique exceptionnellement dangereuse qui doit absolument être éradiquée.

Mais commençons au début de l’histoire.

Les organismes génétiquement modifiés sont indéniablement avantageux. Aujourd’hui, à peine cinquante ans après la découverte de la spirale de l’ADN, on produit déjà des tomates à mûrissement ralenti, des pastèques carrées, et des légumes capables de pousser dans des climats désertiques. On gaspille moins, on combat la malnutrition, les fermiers s’enrichissent, et tout le monde est content!

En fait, c’est à peu près ça. Car les OGM, voyez-vous, sont fabriqués sur mesure pour nous plaire. Ils peuvent être grands, petits, ronds, carrés, faibles en gras, forts en protéines, esthétiquement parfaits, ou tout simplement résistants. Avec le génie génétique, tout est possible. Les seules limites sont celles que nous nous imposons.

Les environnementalistes trouvent certes beaucoup d’arguments pour dénoncer la production d’OGM. Ils sont vulnérables aux parasites, disent les uns. Ils bouleverseront l’équilibre des écosystèmes, disent les autres. Certains juristes et philosophes soulèvent aussi des problèmes d’éthique sur des questions comme le rapport de l’homme à la nature et la brevetabilité du vivant.

Mais tous ces arguments paraissent bien faibles dressés contre les centaines de millions de vies qu’on pourrait sauver grâce aux OGM. Oui, il y a des dangers ; oui il y a des contraintes. Mais si on peut sauver des vies, si on peut améliorer le niveau de santé de la population mondiale, ces risques sont acceptables.

Alors c’est terminé ? Oui aux OGM ? Presque. Mais il nous manque encore une dernière mise en garde qui nous vient d’un philosophe grec mort il y a maintenant bientôt 2500 ans.

«Je suis sage (…) par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir. » disait Socrate.

Nous, hommes du 21ème siècle, nous savons mettre une fusée sur la lune, combattre des virus 10 000 fois plus minces qu’un cheveu, et depuis quelques années, nous savons modifier le code de la vie. Nous sommes capables de faire des choses que tous ceux avant nous croyaient impossibles. Mais pourtant, sommes-nous aussi sage que Socrate? Sommes-nous capable d’admettre comme lui qu’il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas?

La nature, malgré toutes nos connaissances, est encore trop complexe pour oser y toucher. Oui, nous savons beaucoup, mais nous ignorons encore plus. Chaque nouvelle découverte est accompagnée d’une nouvelle question. Or pour pouvoir modifier la vie en toute sécurité, sans crainte de répercussions imprévues, il nous faudrait connaître toutes les réponses.

Si nous sommes sages, nous acceptons de tourner le dos à la manipulation génétique à des fins commerciales. Nous arrêtons de produire des pastèques carrées et nous abandonnons le rêve de faire pousser des oranges dans le Sahara. C’est dommage, mais contrairement à l’autre solution, ça ne sera jamais la fin du monde. Et comptez bien sur une chose : on s’en remettra.

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