On connaît depuis longtemps le prodigieux impact de la musique sur les capacités cognitives des enfants. Aussi récemment qu’en 2006, une étude menée par l’Université McMaster a révélé que les cours de musique agissaient sur le développement cérébral des enfants, conduisant à une meilleure capacité de mémorisation et de traitement d’informations. L’année précédente, l’Université de Stanford avait relevé elle aussi une corrélation entre l’apprentissage sérieux d’un instrument de musique et l’amélioration des capacités intellectuelles des enfants dans une étude menée par l’éminent psychologue John Gabrieli. Plusieurs autres travaux scientifiques entrepris dans les vingt dernières années en sont arrivés à la même conclusion.
Compte tenu de l’accord unanime de la communauté scientifique sur les bienfaits de la musique pour le développement des enfants, ou aurait pu espérer que le ministère de l’éducation de l’Ontario prenne des mesures sérieuses pour offrir à tous les élèves la possibilité d’atteindre un niveau d’excellence musicale. Or malheureusement, l’enseignement de la musique est toujours aussi rudimentaire, mal vu et particulièrement mal géré.
Jetons un rapide coup d’œil sur la Belle Province pour voir comment ils font les choses. Chez eux, l’enseignement de la musique est organisé dans un réseau de Conservatoires financés par le Ministère de la Culture. Les cours sont quasi-gratuits et offrent aux jeunes une formation musicale sérieuse de haut niveau. La plupart des pays européens ont un système semblable. En France, les Conservatoires pré-universitaires du pays sont organisés dans un réseau à trois niveaux qui culmine avec le Conservatoire National de Région de Paris, l’un des plus hauts lieus de formation instrumentale d’Europe.
Mais en Ontario, toujours rien. Les seules écoles de musique sérieuses sont des organismes privés à but non lucratif qui reçoivent la majeure partie de leur financement de la poche des parents d’élèves (plusieurs milliers de dollars par année). Mais quant aux jeunes provenant des milieux les plus démunis, ceux qui auraient le plus à gagner d’une formation musicale sérieuse, la responsabilité de les former musicalement incombe aux écoles secondaires qui n’en ont ni les compétences ni les moyens. C’est ce qu’on appelle une occasion ratée.
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