Reçu premier sur vingt candidats aux examens d’entrée, il se voit offrir dès son arrivée le poste de premier secrétaire. Il exerce ces fonctions à Ottawa pendant les six prochaines années, avant d’être muté au Haut-commissariat du Canada à Londres où il participe à des conférences internationales portant sur des questions comme le désarmement, le droit international et
Devenu le principal porte-parole du Canada aux États-Unis, Lester Pearson dirige la délégation canadienne dans plusieurs conférences décisives dont la Conférence de Bretton Woods qui décida de la création de la Banque Mondiale et du FMI et la Conférence de San Francisco qui donna naissance aux Nations-Unies. Maître du compromis, il est apprecié aussi bien par les Américains que par les Soviétiques et devient vite le médiateur préféré des grandes puissances mondiales, taillant ainsi pour le Canada une place de choix au concert des nations.
En 1948, ayant atteint le sommet de la fonction publique, Pearson ne peut plus progresser dans sa carrière sans faire le saut en politique. Le Premier ministre MacKenzie King décide donc de lui offrir une place dans son Cabinet comme Ministre des Affaires étrangères, à condition bien sûr qu’il accepte de se présenter sous la bannière libérale aux élections générales. Pearson n’avait jamais eu un grand intérêt pour la politique, mais se disant satisfait du bilan des précédents gouvernments libéraux, il accepte l’offre du Premier ministre et prend sa place à la table du Cabinet le jour même. Une victoire électorale un mois plus tard dans le comté d’Algoma East donne à sa position la légitimité du peuple.
En tant que ministre élu, Pearson n’est plus limité par la neutralité de la fonction publique et participe directement à l’élaboration de la politique étrangère canadienne. Il défend une vision du rôle international du Canada fortement inspirée par son expérience diplomatique,voyant le pays comme un médiateur entre les Américains, Européens et Soviétiques. Bien que sa présence soit plus souvent nécessaire en Chambre qu’à l’étranger, Pearson reste très actif dans le monde diplomatique et voyage souvent à New York pour représenter le Canada aux Nations Unies.
En 1952, Pearson est élu président de l'Assemblée générale des Nations Unies où il travaille à la résolution du conflit coréen. Il conserve toutefois ses fonctions de ministre des Affaires étrangères et, très admiré au pays, il est souvent chargé de «vendre» à la population les politiques les moins populaires de son gouvernement.
En 1956, le Royaume-Uni, la France et Israël lancent une opération militaire contre l’Egypte en réponse à la nationalisation du Canal de Suez par le gouvernement de Nasser. L’Union Soviétique alliée à Nasser menace alors l’Europe de frappes nucléaires, et l’OTAN lui rapelle que sa riposte serait elle aussi nucléaire. Les Etats-Unis parviennent à faire reculer les envahisseurs en lançant une attaque monétaire contre la livre Sterling, mais la paix reste fragile. L’assemblée générale des Nations-Unies se réunit alors en session extraordinaire et Pearson propose la mise en place d’une force internationale neutre pour maintenir la paix pendant le retrait des combattants. La proposition est reçue par l’assemblée, et avec le consentement de Nasser, une force militaire multinationale de maintien de la paix est rassemblée sous le commandement de militaires canadiens. Les efforts de Pearson lui valent le prix Nobel de la paix qu’il reçut un an plus tard en 1957. Le comité de sélection affirma qu’il avait « sauvé le monde ».
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