Thursday, November 29, 2007

Pearson 3

Après la défaite libérale aux élections générales de 1957, le Premier ministre Louis Saint-Laurent démissionne de ses fonctions et lance une course à la direction du parti. Pearson, depuis longtemps le numéro deux de facto du gouvernement, se porte candidat à sa succession et remporte facilement la course à la chefferie en 1958.

Mais la même année, le Premier ministre conservateur John Diefenbaker, minoritaire aux Communes, décide de dissoudre le parlement et déclencher des élections. Pearson dirige ses troupes avec passion, mais sa campagne est mal organisée et il subit une cuisante défaite électorale aux mains des conservateurs. Malgré tout, il conserve son rôle de chef de parti et reconduit les libéraux aux urnes en 1963 où il parvient à réduire le gouvernement de Diefenbaker à une minorité.

L’année d’après, en 1964, le gouvernement conservateur perd un vote de confiance en chambre en refusant de déployer des missiles nucléaires Bomarc sur sol canadien. Une nouvelle course électorale suit et les libéraux sont élus minoritaires après une campagne promettant `60 jours de décision` et l’appui au programme de missiles Bomarc. Lester Bowles Pearson, chef du Parti Libéral, devient ainsi le 14ème Premier ministre du Canada.

Bien que minoritaire en Chambre, Pearson peut compter sur l’appui du Nouveau Parti Démocratique de Tommy Douglas pour assurer la survie de son gouvernement. Ceci lui permet de mettre en place plusieurs programmes sociaux novateurs, dont le régime de pensions du Canada, le programme canadien de prêts aux étudiants et l’universalité des soins de santé. Pearson introduit aussi une semaine de travail de 40 heures et signe avec les Etats-Unis le Pacte de l’Automobile qui fera baisser le taux de chômage à son plus bas niveau en dix ans. Son gouvernement est est aussi responsable de l adoption du nouveau drapeau Canadien rouge et blanc.

Le bilan exceptionnel de Pearson est assez pour le faire facilement réélire aux élections générales de 1965 où il arrive à deux sièges d’obtenir une majorité aux Communes. Il considère son nouveau résultat électoral comme un vote de confiance du peuple canadien et poursuit donc les mêmes politiques économiques et sociales de son dernier mandat. Partisan d’un plus grand rapprochement entre le Canada et les Etats-Unis, il travaille étroitement avec le Président américain Johnson sur des dossiers communs, refusant toutefois de faire participer des soldats Canadiens à la guerre du Viêt-Nam.

Face à la montée des tensions entre le Canada français et anglais, Pearson décide aussi de la mise en place de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme dont les recommandations furent adoptées par son successeur à la tête du pays, Pierre Elliot Trudeau. Pour finir, son deuxième mandat est marqué par la visite au Canada du général de Gualle qui proclame du haut de l’hôtel de ville de Montréal ‘Vive le Québec Libre`. En réponse aux paroles du Général, Pearson affirma que « les Canadiens n’ont besoin d’être libérés. En vérité, des milliers de Canadiens ont donné leur vie durant deux guerres mondiales pour libérer la France et d’autres pays d’Europe ».

Le 14 décembre 1967, Pearson annonce sa décision de se retirer de la politique. Il prend pendant quelques années un poste académique à l’Université Carleton et se consacre à la rédaction de ses mémoires. Le 27 décembre 1972, Lester Bowles Parson s’éteint à son domicile d’Ottawa au terme d’une longue lutte contre le cancer. L’homme qui avait consacré sa vie à son pays laissa derrière lui un Canada bien différent de celui dont il avait hérité.

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