Wednesday, January 9, 2008

Deux Articles

Voici deux articles que j'ai écrit pour le journal de mon conseil scolaire


À la recherche du français perdu

Dans son recensement quinquennal de 2006, Statistiques Canada dresse le portrait alarmant d’une communauté franco-ontarienne en voie de disparition. Ses données montrent les francophones en perte de poids démographique partout dans la province, et confirment ainsi une tendance historique qui, à moins d’un revirement spectaculaire, semble condamner les Franco-ontariens à l’assimilation.

Cette réalité illustrée par Statistique Canada est d’autant plus surprenante compte tenu des prodigieux efforts déployés par les gouvernements fédéraux et provinciaux pour promouvoir la place du français dans la province. Ils ont offert aux francophones minoritaires un système scolaire public dans leur langue, ils ont soumis le gouvernement fédéral au bilinguisme, et ils ont versé des millions de dollars à divers organismes caritatifs faisant la promotion du français. Mais malgré tout, les Franco-ontariens continuent de s’assimiler à un rythme catastrophique.

Il semblerait donc finalement que l’assimilation soit moins un problème de ressources que de volonté : malgré les efforts du gouvernement, les Franco-ontariens ne tiennent tout simplement pas à leur langue; du moins pas assez pour vouloir la transmettre à leurs enfants.

Cette affirmation peut paraître surprenante à première vue, mais il faut se rappeler que la majorité des Franco-ontariens maîtrisent mieux l’anglais que le français. Ils ont beau savoir parler français, ils réfléchissent en anglais et vivent leur vie uniquement en anglais. La question se pose alors : pourquoi conserveraient-ils leur français?

Si l’on veut que les Franco-ontariens s’accrochent au français, il faut faire de celle-ci leur langue de prédilection : la langue dans laquelle ils préfèrent tous lire, écrire, et s’exprimer. Mais ceci suppose une maîtrise parfaite de la langue, ce qui, malheureusement, n’est pas toujours le cas. La nostalgie ne pourra empêcher la disparition des francophones de l’Ontario. Seul un programme scolaire rigoureux accordant une place prépondérante à la qualité de la langue pourra contrer les forces de l’assimilation.


La mélodie de l'Alternative

Le 23 décembre dernier, les élèves de l’école secondaire l’Alternative ont eu le bonheur d’assister à un spectacle de noël mettant en vedette plusieurs talents artistiques de leur école. Organisé par le professeure Danielle Barrette, le spectacle a enchanté le public par sa fabuleuse richesse et rigueur artistique, et formé la digne apothéose d’une année 2007 réussie.

Quelle émotion, et quel talent! Danseurs, chanteurs, pianistes et violonistes se sont succédé sur scène, accompagnés chaque fois d’un chorus de cris et d’applaudissements. Leurs numéros, parfois lyriques, parfois sympathiques, et souvent même émouvants, se complétaient à merveille pour former un ensemble organique et complet.

Les regards du public en disaient long. Immobiles sur leurs chaises, ils avaient les yeux rivés sur les artistes, captivés et parfois émus par les merveilles de la scène. Le sourire était universel, et tous se sentaient fiers et heureux d’appartenir à un ensemble d’élèves si convivial et solidaire.

Même les enseignants étaient de la partie. Actifs ou retraités, ils étaient tous ravis de se joindre à leurs élèves et d’entonner quelques chansons traditionnelles sur un clavier ou accordéon. Certains d’entre eux, habillés en costumes clownesques de paras ou de cow-boys, se livrèrent même à une parodie chorégraphique du tube des années 70 YCMA, provoquant l’hilarité générale dans la salle.

Un spectacle comme celui-ci n’aurait pu avoir lieu qu’à l’Alternative. La convivialité, les rires, et la complicité entre les élèves et leurs enseignants n’existent qu’à cette école, et c’est précisément ce qui a fait du spectacle un évènement si mémorable. Comme a crié quelqu’un dans la foule : l’Alternative est si attachante que même après leur retraite, les professeurs reviennent jouer dans le spectacle de noël.

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