Wednesday, January 2, 2008

Ebauche

Voici la première ébauche d'un article qui parraîtra dans l'Express Etudiant, le journal mensuel des écoles françaises de l'est de l'Ontario.


Vingt ans après que le romancier québécois Yves Bauchemin ait qualifié les Franco-ontariens de « cadavres encore chauds », les résultats du recensement de 2006 semblent lui donner raison. Partout dans la province, la minorité francophone est en perte de poids démographique, et, avec l’exception de quelques régions situées le long de la frontière québécoise, elle se dirige droit vers l’extinction.

Certains diront que c’est par manque de ressources : si les Franco-ontariens avaient à leur disposition plus d’argent et de ressources gouvernementales, il parviendraient plus facilement à combattre les forces de l’assimilation. Mais la minoritée francophone bénéficie déja d’un système scolaire allant de la maternelle à l’université, de services gouvernementaux offerts en français, et de sommes importantes d’argent allouées par les gouvernements fédéraux et provinciaux pour soutenir des initiatives communautaires visant à promouvoir l’usage du français. Bref, les ressources sont là pour permettre aux Franco-ontariens de résister à l’assimilation; ce n’est plus qu’une question de volonté.

Le défi est donc de convaincre les Franco-ontariens que le français, au même titre que l’anglais, est une langue valant la peine d’être cultivée et transmise aux prochaines générations. En d’autres mots, ils faut que les Franco-ontariens soient assez fiers de leur langue pour vouloir l’enseigner à leurs enfants. Or il se trouve que la majorité des francophones vivant en Ontario maîtrisent mieux l’anglais que le français. Ils ont beau savoir parler francais, ils réflechissent uniquement en anglais et vivent leur vie en anglais. Pour eux, le français est simplement la langue de leurs ancêtres.

Si l’on veut que les Franco-ontariens s’accrochent au français, il faut faire en sorte qu’ils le maîtrisent au moins aussi bien que l’anglais. Qu’ils soient capables d’écrire une lettre aux professeurs de leurs enfants sans commettre de fautes d’orthographe, et de comprendre l’Horace de Corneille aussi bien que le Hamlet de Sheakspeare. La nostalgie seule ne pourra empêcher la disparition des francophones de l’Ontario. Seul un programme scolaire rigoureux accordant une place préponderante à la qualité de la langue pourra contrer les forces de l’assimilation.

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