Comme vous le savez peut-être, j’habite cette année à Paris dans un charmant petit appartement donnant sur une rue bruyante. Bien que je sois étranger, je mène mes études dans une école secondaire locale, ce qui me permet de m’imprégner de la vie et des coutumes du pays.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé cette expérience très agréable. J’ai eu la chance de tomber sur un bon groupe de camarades et de professeurs et j’ai aussi beaucoup apprécié l’atmosphère sympathique et détendue règnant dans les couloirs.
Evidemment, j’ai aussi eu quelques surprises, dont certaines se sont avérées très désagréables. Je me souviens par exemple d’avoir été littéralement enguirlandé par un surveillant pour avoir osé mettre le pied sur le tapis rouge menant au bureau du directeur.
Bref, aujourd’hui, j’ai eu ma plus récente surprise. Pas désagréable cette fois ci, mais quand même ahurissante. J’ai découvert en cours de maths que la date de notre conseil de classe (conseil réunissant le directeur, les professeurs et les délégués parents et élèves, chargé de discuter des notes de chacun des élèves de la classe) était fixé à l’avance par le Rectorat de Paris. En d’autres mots, c’est le conseil scolaire de Paris, une ville de deux millions d’habitants, qui décide du moment précis auquel notre directeur, nos professeurs et nos délégués devront se réunir pour parler de nos notes.
C’est quand même idiot. Comment le Rectorat serait-il en position de pouvoir déterminer la meilleure date pour notre conseil de classe? Le directeur de notre établissement ne serait-il pas mieux placé pour prendre cette décision?
Evidemment que si, mais je vous rappelle que j’habite en France, le champion par excellence de la centralisation. Dans ce pays, tous les organismes, qu’ils soient gouvernementaux ou indépendants, sont composés d’un cerveau central prenant toutes les décisions et de satellites chargés de les exécuter. C’est ainsi que la date de notre conseil de classe est établie par des fonctionnaires de l’Education Nationale n’ayant jamais mis un pied dans notre école et sans contact avec notre personnel administratif. C’est aussi ainsi, j’imagine, que la couleur d’un emballage de shampoing l’Oréal en vente dans une pharmacie de Rio serait choisie par un employé travaillant au QG de La Défense.
Au Canada, on pense parfois que nos villes et provinces ont trop de pouvoirs, que le Fédéral est trop faible. C’est peut être vrai, mais je vous assure que compte tenu de mon expérience en France, notre système à trois niveaux est bien plus efficace que l’alternative où Ottawa se prendrait pour Kasparov et les villes et provinces deviendraient ses pions.
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